Le deuxième calife légitime du Prophète et le successeur du Véridique (aç-çiddîq), l'Imâm al- Fârûq, Abû Hafça, Seydinâ 'Umar le pur, fut un homme de qualité. Né à La Mecque après 581 et décédé à Médine en 644, Seydinâ 'Umar fut le premier calife à être appelé Amîr al-mûminîn (« Commandeur des croyants »).
Il se nommait 'Umar fils de Khatâb, fils de Nufayl, fils de 'Abd-Al 'Uzâ, fils de Riyâh, fils de 'Abdallâh, fils de Murrata, fils de Ka'b, fils de Luwway, fils de Ghâlib, fils de Fihr. Lui et le Prophète (sas) se partagent le septième ancêtre commun. 'Umar est un Quraïchite et un 'Adawî.
Le P
rophète (sas) le surnommait « Le père du Lion » (Abîl-Hafça) puisque « Al-Hafça » signifie « le lion ». Il lui attribuait aussi le titre d'« Al-Fârûq » (l'équitable) parcequ'il distinguait sévèrement entre la vérité et l'erreur, entre le bien et le mal, entre la justice et l'injustice. On l'appelait également « le Partisan du Livre » (ahl-al-Kitâb). C'est pourquoi 'Abdallâh Ibn Mas'ûd dit à son sujet : « Nous n'avons cessé d'être plus puissant depuis la conversion de 'Umar » et « Quand 'Umar est mort, ce sont les neuf dixièmes de la science qui disparaissait avec lui. »
Ibn Ishâq dans son recueil Sirat An-Nabi (La vie du Prophète) rapporte que 'Umar s'était décidé à tuer Muhammad (sas) en apprenant la conversion de sa sour et son mari à l'islam. Alors qu'il allait tuer Muhammad (sas), un musulman lui dit de mettre d'abord de l'ordre dans sa propre maison. Il fit demi-tour pour retourner chez lui, il y trouva sa sour en train de réciter le Coran cela le rendit furieux et la frappa. Il s'excusa de cette faute auprès de sa sour et lui demanda de lire la sourate qu'elle était en train de réciter (Sourate 20, Ta Ha). Il fut si impressionné à la lecture de cette sourate qu'il se rendit chez Muhammad pour se convertir à l'islam (cinq ans avant l'hégire en 617). Depuis ce jour il défendit l'islam et devint l'un des compagnons du Prophète (sas).
'Umar a également le privilège d'être celui par qui Allâh a consolidé l'Islam. Maints hadiths le confirment :
عَنْ ابْنِ عُمَرَ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: اللَّهُمَّ أَعِزَّ الْإِسْلَامَ بِأَحَبِّ هَذَيْنِ الرَّجُلَيْنِ إِلَيْكَ بِأَبِي جَهْلٍ أَوْ بِعُمَرَ بْنِ الْخَطَّابِ قَالَ: فَكَانَ أَحَبَّهُمَا إِلَيْهِ عُمَرُ فَأَصْبَحَ فَغَدَا عَلَى رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فَأَسْلَمَ. رَوَاهُ التِّرْمِذِيّ
D'après Ibn 'Umar (ra), le Prophète (sas) a dit : « Seigneur ! Consolide l'Islâm par celui qui est le plus digne de ton amour d'entre ces deux hommes : Abû Jahl ou 'Umar ». Et ce fut 'Umar le meilleur auprès d'Allâh. Le lendemain, il se leva tôt, se rendit auprès du Prophète et se convertit à l'Islam ». Rapporté par At-Tirmizî.
عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ قَالَ لَمَّا أَسْلَمَ عُمَرُ نَزَلَ جِبْرِيلُ فَقَالَ يَا مُحَمَّدُ لَقَدْ اسْتَبْشَرَ أَهْلُ السَّمَاءِ بِإِسْلَامِ عُمَرَ.رواه ابن ماجه
Ibn 'Abbas (ra) dit : « Lorsque 'Umar se convertit à l'Islam, Jibrîl est descendu dire :
« Muhammad ! Les Gens du ciel sont extrêmement ravis de la conversion de 'Umar à l'Islâm.» Rapporté par Ibn Mâjah
Connu pour son instruction, 'Umar était aussi brave et robuste :
عَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيَّ عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: بَيْنَا أَنَا نَائِمٌ رَأَيْتُ النَّاسَ يُعْرَضُونَ عَلَيَّ وَعَلَيْهِمْ قُمُصٌ مِنْهَا مَا يَبْلُغُ الثُّدِيَّ وَمِنْهَا مَا يَبْلُغُ دُونَ ذَلِكَ وَمَرَّ عُمَرُ بْنُ الْخَطَّابِ وَعَلَيْهِ قَمِيصٌ يَجُرُّهُ، قَالُوا فَمَا أَوَّلْتَ ذَلِكَ يَا رَسُولَ اللَّهِ؟ قَالَ: الدِّينَ. رَوَاهُ الشَّيْخَانِ
D'après Abû Sa'îd Al-Khudry (ra), l'Envoyé d'Allâh (sas) a dit: "Pendant que je dormais, je vis en songe des gens qu'on fit passer devant moi portant des chemises dont quelques-uns leur allaient jusqu'aux seins, alors que d'autres ne leur allaient pas jusque-là. 'Umar Ibn Al-Khattâb fut un de ceux qui passèrent devant moi et sa chemise traînait à terre". - "Comment interprètes-tu ce songe, ô Envoyé d'Allâh?", lui demanda-t-on. - "La chemise symbolisait la religion", répondit-il. Rapporté par Cheikhânî.
عَنْ ابْنِ عُمَرَ قَالَ سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَقُولُ:بَيْنَمَا أَنَا نَائِمٌ رَأَيْتُ أَنِّي أَنْزِعُ عَلَى حَوْضِي أَسْقِي النَّاسَ. فَأَتَانِي أَبُو بَكْرٍ فَأَخَذَ الدَّلْوَ مِنْ يَدِي لِيُرِفَّهُ حَتَّى نَزَعَ ذَنُوبًا أَوْ ذَنُوبَيْنِ وَفِي نَزْعِهِ ضَعْفٌ قَالَ فَأَتَانِي ابْنُ الْخَطَّابِ وَاللَّهُ يَغْفِرُ لَهُ فَأَخَذَهَا مِنِّي فَلَمْ يَنْزِعْ رَجُلٌ حَتَّى تَوَلَّى النَّاسُ وَالْحَوْضُ يَتَفَجَّرُ
D'après 'Abdullâh Ibn 'Umar (ra), l'Envoyé d'Allâh (sas) a dit : Je me suis vu en songe puiser de mon Bassin à l'aide d'un seau, donnant ainsi à boire aux gens. Abû Bakr se joignit à moi, me prit le récipient et puisa un ou deux seaux non sans une certaine défaillance. Ensuite 'Umar prit le seau. Jamais je n'ai vu l'homme le plus fort étonner les gens par son travail comme lui, de sorte qu' (à la fin) les gens firent reposer (leurs chameaux près de l'abreuvoir, après avoir bu à satiété).
Lorsqu'Abû Bakr est tombé malade, il se soucia de sa succession et suggéra le nom de `Umar. Les notables Médinois furent d'accord sur ce choix. Abû Bakr convoqua `Uthman ibn Affân pour rédiger un testament allant dans ce sens. Le lendemain Abû Bakr décéda.
Son mérite et sa science l'avait mis au rang le plus élevé :
عَنْ ابْنِ عُمَرَ قَالَ سَمِعْتُ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَقُولُ بَيْنَمَا أَنَا نَائِمٌ إِذْ رَأَيْتُ قَدَحًا أُتِيتُ بِهِ فِيهِ لَبَنٌ فَشَرِبْتُ مِنْهُ حَتِّى إِنِّي لَأَرَى الرِّيَّ يَجْرِي فِي أَظْفَارِي ثُمَّ أَعْطَيْتُ فَضْلِي عُمَرَ بْنَ الْخَطَّابِ. قَالُوا فَمَا أَوَّلْتَ يَا رَسُولَ اللَّهِ؟ قَالَ: الْعِلْمَ. رَوَاهُ الشَّيْخَانِ والتِّرْمِذِيّ
D'après Ibn 'Umar (ra), le Prophète (sas) a dit : « j'ai vu en songe comme si on me donnait une coupe de lait, et j'en buvais. J'ai eu alors l'impression de voir le liquide sortir de mes doigts et se répandre. Ensuite j'en fais honneur à 'Umar Ibn al Khatâb, et il but ce qui restait. » On lui demanda alors : Ô Messager d'Allâh ! Comment interprètes-tu ce rêve ? Il répondit : «c'est la Science.» Rapporté par Cheikhânî et At-Tirmizî
(C'est-à-dire que 'Umar fut le plus savant d'entre les hommes et celui dont la forte foi et la crainte intense en Allah furent les plus remarquables)
Ibn 'Abbâs (ra) a dit : J'étais debout au milieu de la foule qui priait Allâh pour 'Umar Ibn Al-Khattâb, déposé dans son cercueil. Tout à coup un homme, qui se trouvait derrière moi, me saisit par les épaules. Me retournant alors, je vis que c'était 'Alî Ibn 'Abî Tâlib. Il dit (en s'adressant à 'Umar): "Qu'Allâh te fasse miséricorde! Je n'ai convoité une place auprès du Seigneur comme j'ai convoité ta place éminente et j'espère bien qu'Allâh te placera avec tes deux compagnons (Muhammad et Abû Bakr). Que de fois, en effet, ai-je entendu l'Envoyé d'Allâh (sas) dire : J'ai été avec Abû Bakr et 'Umar, j'ai fait (telle chose); je suis allé (à tel endroit) avec Abû Bakr et 'Umar. C'est pour cela que j'espère bien qu'Allâh te placera avec eux".
عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ بَيْنَمَا أَنَا نَائِمٌ رَأَيْتُنِي فِي الْجَنَّةِ فَإِذَا امْرَأَةٌ تَتَوَضَّأُ إِلَى جَانِبِ قَصْرٍ فَقُلْتُ لِمَنْ هَذَا قَالُوا هَذَا لِعُمَرَ فَذَكَرْتُ غَيْرَتَكَ فَوَلَّيْتُ مُدْبِرًا فَبَكَى عُمَرُ وَهُوَ فِي الْمَجْلِسِ ثُمَّ قَالَ أَوَعَلَيْكَ يَا رَسُولَ اللَّهِ أَغَارُ.
D'après Abû Hurayra (ra), l'Envoyé d'Allâh (sas) a dit: "Pendant mon sommeil, je me suis vu au Paradis. Une femme faisant ses ablutions auprès d'un château s'est offerte à mes yeux. J'ai demandé à qui était ce château; et l'on m'a répondu : A 'Umar Ibn Al-Khattâb. Et alors, me souvenant de la jalousie de 'Umar, j'ai tourné le dos et je suis revenu sur mes pas". Abû Hurayra a dit : "A ces mots, 'Umar, qui était présent à l'assemblée, se mit à pleurer puis dit : « Pourrais-je être jaloux de toi, ô Envoyé d'Allâh? ».