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Abu Bakr

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Sa Biograhie

« Abû Bakr » est un pseudonyme arabe qui signifie « l'homme à la chamelle » (ou au chamelon) : il aurait possédé un nombre important de chameaux dont il prenait grand soin. Son vrai nom est donc 'Abdullâh Ibn Abî Quhâfa, dont le vrai nom lui est 'Uthmân fils de 'Amir, fils de 'Amrin, fils de Ka'b, fils de Sa'd, fils de Tayim, fils de Murrata, fils de Ka'b, sixième aïeul du Prophète (sas). Abû Bakr appartient ainsi à la tribu des Quraych qui tirent leur descendance de Fihr Ibn Mâlik. Il était le beau-père de Muhammad (père d'Aïcha).

Né à la Mecque vers 573 et mort à Médine en 634, Abû Bakr est l'homme à qui le triomphe de l'Islam doit tant et qui est le seul compagnon du Prophète mentionné par allusion dans le Coran (thâni-thnayni : «le deuxième des deux.» Réf. Cor.4; 40). Cet événement est expressément relaté par la Tradition:

عَنْ أَبِي بَكْرٍ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ قَالَ كُنْتُ مَعَ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِي الْغَارِ فَرَأَيْتُ آثَارَ الْمُشْرِكِينَ قُلْتُ يَا رَسُولَ اللَّهِ لَوْ أَنَّ أَحَدَهُمْ رَفَعَ قَدَمَهُ رَآنَا قَالَ مَا ظَنُّكَ بِاثْنَيْنِ اللَّهُ ثَالِثُهُمَا.رواه البخاريّ

D'après Abû Bakr As-Siddîq (ra) : « J'étais avec le Prophète dans la caverne, lorsque je vis venir les polythéistes (qui nous poursuivaient). Je lui dis: "O Prophète d'Allâh! Si l'un d'eux baissait les yeux, il nous verrait". - "Silence, Abû Bakr! me répondit-il. Que penses-tu de deux (personnes) dont Allâh est le troisième (qui les enveloppe de Sa protection)". Rapporté par Al-Bukhâry


Abû Bakr As-Siddîq (ra) est l'homme qui avait mis au service de l'Islam, pour son affermissement et sa diffusion, toute sa fortune, sa haute lignée, son ascendant personnel et sa profonde conviction. Sa bonté, sa modération, son autorité et surtout sa sincérité furent d'une utilité remarquable. Il était un riche marchand, et c'est grâce à lui que l'Islam se répandit peu à peu dans les milieux aristocratiques et les milieux bourgeois de la Mecque. Il était l'ami des pauvres et des esclaves qu'il rachetait et affranchissait pour les arracher à leurs mauvais maîtres (le cas de Bilâl en fût un exemple).

C'est grâce à lui que les Mecquois de renom furent convertis. Citons entre autres le futur calife 'Uthmân, Talhata, Zubayr Ibn 'Awnân, Abû Ubyadata Ibn Al-Jarâh, Al-Arqam, Ibn Mas'ûd, des Banû Jahsh, etc.

Sa Présence

Les sentences suivantes confirment la préséance d'Abû Bakr, qui était bien établie aux yeux de la communauté :

عَنْ أَبِي سَعِيدٍ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ قَالَ: خَطَبَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ النَّاسَ وَقَالَ: إِنَّ اللهَ خَيَّر عَبْدًا بَيْنَ الدُّنيَا وَبَيْنَ مَا عِنْدَهُ فَاخْتَارَ ذَلِكَ الْعَبْدُ مَا عِنْدَ اللهِ قَالَ: فَبَكَى أَبُو بَكْرٍ فَعَجِبْنَا لِبُكَائِهِ فَكَانَ رَسُولُ اللهِ هُوَ الْمُخَيَّرُ وَكَانَ أَبُو بَكْرٍ أَعْلَمَنَا بِهِ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ : إِنَّ مِنْ أَمَنِّ النَّاسِ عَلَيَّ فِي صُحْبَتِهِ وَمَالِهِ أَبَا بَكْرٍ وَلَوْ كُنْتُ مُتَّخِذًا خَلِيلاً غَيْرَ رَبِّي لاَتَّخَذْتُ أَبَا بَكْرٍ وَلَكِنْ أُخُوَّةُ الإِسْلاَمِ وَمَوَدَّتُهُ. لاَيَبْقَيَنَّ فِي الْمَسْجِدِ بَابٌ إِلاَّ سُدَّ إِلاَّ بَابَ أَبِي بَكْرٍ.
وَفِي رِوَايَةٍ: لَوْ كُنْتُ مُتَّخِذًا مِنْ أُمَّتِي خَلِيلاً لاَتَّخَذْتُ أَبَا بَكْرٍ وَلَكِنَّهُ أَخِي وَصَاحِبِي وَقَدْ اتَّخَذَ اللهُ صَاحِبَكُمْ خَلِيلاً. رواه الشيخان والترمذي

D'après Abû Sa'îd (RA), le Prophète (SAS) fit un discours dans lequel, il disait : « Dieu a laissé le choix à un serviteur entre la vie d'ici-bas et ce qui se trouve auprès de lui. Ce serviteur a choisi ce qui est auprès de son Seigneur. » Aussitôt, Abû Bakr se mit à pleurer. Nous nous étonnâmes alors de son attitude, ignorant que le Prophète faisait allusion à sa propre personne. Lui, Abû Bakr, qui le savait plus que nous, était à juste titre le seul à avoir compris que le Prophète annonçait sa mort prochaine à ses compagnons. Le Prophète a dit : « De tous les gens, celui qui m'est le plus fidèle en son amitié et ses biens, c'est Abû Bakr. Si je devais choisir un ami autre que mon seigneur, j'aurai choisi Abû Bakr. Mais il y a la fraternité musulmane et sa cordialité. Qu'il ne subsiste dans la mosquée aucune porte (poterne d'accès aux appartements) qui ne soit scellée à l'exception de celle d 'Abû Bakr ! »

Selon une version : si je devais choisir un ami dans ma communauté, j'aurais choisi Abû Bakr mais il est mon frère et mon compagnon et Dieu a pris votre compagnon pour ami. Rapporté par Muslim, Bukhâry et Tirmizî.

عَنْ عَائِشَةَ قَالَتْ قَالَ لِي رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ فِي مَرَضِهِ: ادْعِي لِي أَبَا بَكْرٍ أَبَاكِ وَأَخَاكِ حَتَّى أَكْتُبَ كِتَابًا فَإِنِّي أَخَافُ أَنْ يَتَمَنَّى مُتَمَنٍّ وَيَقُولُ قَائِلٌ أَنَا أَوْلَى وَيَأْبَى اللَّهُ وَالْمُؤْمِنُونَ إِلَّا أَبَا بَكْرٍ

'Aïcha (qu'Allâh soit satisfait d'elle) a dit: l'Envoyé d'Allâh, au cours de sa maladie, m'a dit: Appelle-moi Abû Bakr, ton père et ton frère en la foi afin que je dicte une lettre, car j'ai peur que quelqu'un ne convoite et qu'il ne dise: "Je suis le plus méritoire (que quiconque pour être à la tête des musulmans après la mort du Prophète)", pourtant Allâh et les Croyants refusent et n'acceptent que Abû Bakr.

عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ عنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ:مَنْ أَصْبَحَ مِنْكُمُ الْيَومَ صَائِمًا؟ قَالَ أَبُو بَكْرٍ:أَنَا، قَالَ فَمَنْ تَبِعَ مِنْكُمُ الْيَومَ جَنَازَةً قَالَ أَبُو بَكْرٍ:أَنَا، قَالَ فَمَنْ أَطْعَمَ مِنْكُمُ الْيَومَ مِسْكِينًا قَالَ أَبُو بَكْرٍ:أَنَا، قَالَ فَمَنْ عَادَ مِنْكُمُ الْيَومَ مَرِيضًا قَالَ أَبُو بَكْرٍ:أَنَا، قَالَ: مَا اجْتَمَعَنَّ فِي امْرِئٍ إِلاَّ دَخَلَ الْجَنَّةَ. رواه مسلم

Selon Abû Hurayra (RA) : le Prophète dit « qui a jeûné aujourd'hui ? ». « Moi » dit Abû Bakr. Il dit : « Qui a suivi un cortège funèbre ? » « Moi » dit Abû Bakr. Il dit : « qui a nourri un pauvre ? » « Moi » dit Abû Bakr. Il dit : « Qui a rendu visite à un malade ? ». « Moi » dit Abû Bakr. Il dit : « cela ne se rencontre chez un homme sans qu'il n'entre au paradis ». Rapporté par Muslim.

عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ عنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ : أَتَانِي جِبْرِيلُ عَلَيْهِ السَّلاَمُ فَأَخَذَ بِيَدِي فَأَرَانِي بَابَ الْجَنَّةِ الَّذي تَدْخُلُ مِنْهُ أُمَّتِي فَقَالَ أَبُو بَكْرٍ: يَا رَسُولَ اللهِ وَدِدْتُ أَنِّي كُنْتُ مَعَكَ حَتَّى أَنْظُرَ إِلَيْهِ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ : أَمَا إِنَّكَ يَا أَبَا بَكْرٍ أَوَّلُ مَنْ يَدْخُلُ الْجَنَّةَ مِنْ أُمَّتِي. رَوَاهُ أَبُو دَاوُدَ

Selon Abû Hurayra: le Prophète (SAS) a dit : Jibrîl (AS) m'est venu et m'a pris par la main. Il me montra la porte du paradis par lequel ma communauté doit entrer. Abû Bakr dit : « j'aurais aimé être avec toi pour le voir. Le Prophète (SAS) lui dit : « en ce qui te concerne toi, Abû Bakr, tu seras le premier de ma communauté à entrer au Paradis. Rapporté par Abû Dâwud.

عَنْ عَائِشَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهَا قَالَتْ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ لَا يَنْبَغِي لِقَوْمٍ فِيهِمْ أَبُو بَكْرٍ أَنْ يَؤُمَّهُمْ غَيْرُهُ. رواه التّرمذيّ

D'après 'Aïcha (ra) le Prophète (sas) a dit : « Une assemblée au milieu de laquelle se trouve Abû Bakr ne doit pas placer à sa tête (pour diriger la prière) quelqu'un d'autre que lui. » Rapporté par Tirmizî


Sources :
1- Recueil de Hadîth: At-Tâj al-Jâmi'u lil-Uçûl fî Ahâdîsir-Rasûl (Cheikh Mansûr 'Aliyyu Nâçif.)
2- La traduction française du Saint Coran par le CHEIK SI HAMZA BOUBAKEUR, Recteur de l'Institut musulman de la mosquée de Paris)

Sa Véridicité

Surnommé as-Siddîq, Abû Bakr fût le premier homme à avoir embrassé l'islam et cela sans aucune hésitation. Jamais il n'eût contrarié le Prophète. C'est à son sujet et au sujet de l'envoyé d'Allah qu'a été révélé le verset :

وَالَّذِي جَاءَ بِالصِّدْقِ وَصَدَّقَ بِهِ أُوْلَئِكَ هُمْ الْمُتَّقُونَ - الزمر 33

« Tandis que celui qui vient avec la vérité (le Prophète) et celui qui la confirme (Abu Bakr), ceux-là sont les pieux. »

Nombres de sentences attestent de la véridicité d'Abû Bakr. Cette suivante en est une parfaite illustration:

عَنْ أَبِي الدَّرْدَاءِ رَضِي اللهُ عَنْهُمَا قَالَ: قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ "إِنَّ اللهَ بَعَثَنِي إِلَيْكُمْ فَقُلْتُمْ كَذَبْتَ وَقَالَ أَبُو بَكْرٍ صَدَقْتَ وَوَسَانِي بِنَفْسِهِ وَمَالِهِ. فَهَلْ أَنْتُمْ تَارِكُو لِي صَاحِبِي" مَرَّتَيْنِ فَمَا أُوذِيَ بَعْدَهَا. رَوَاهُ الْبُخَارِيُّ

Selon Abû Dardâ'i (RA) : le Prophète (SAS) dit à 'Umar au sujet d'une dispute qui eût lieu entre ce dernier et Abû Bakr: « Allah m'a envoyé vers vous et vous m'avez dit : tu as menti, alors Abû Bakr m'a déclaré véridique et m'a réconforté en me donnant sa personne et ses biens. Pouvez-vous donc me laisser mon compagnon ? Deux fois. Et depuis, personne n'a plus fait de mal à Abû Bakr.» (Rapporté par Bukhâry).

Il ressort également d'un autre Hadith que le prophète a en effet dit : « il n'est personne de ceux que j'ai appelés à Allah qui n'ai bronché -c'est à dire marquer une hésitation- excepté Abû Bakr ; je lui ai dit : j'ai été envoyé et il m'a répondu : tu as dit la vérité.

Sa Succession

Au cours de la maladie qui lui fut fatale, le Prophète (sas) désigna Abû Bakr pour diriger les prières en son absence. Un honneur aussi insigne lui a valu un prestige tout particulier dans toute la communauté musulmane. Aussi, à la mort du Prophète, Abû Bakr devient-il le premier calife de l'islam, de 632 à 634.

Voici relatées, à travers cette suivante sentence mettant en exergue sa forte personnalité, les circonstances de son investiture à la direction de la communauté :

Résumé du Hadîth :

Il ressort de ce Hadith de 'Aïcha (RAA) qu'au moment de la mort du prophète, Abû Bakr se trouvait à Sunh (dans le voisinage de Médine) auprès de son épouse Bint Khâridjata Al Ançârî chez la tribu des Hâchim.

A l'annonce de la mort du prophète, il n'y eut personne qui ne restât consterné, l'esprit troublé, proliférant des paroles qui ne convenaient pas à la situation, à l'exception d'Abû Bakr le confirmateur de la vérité. Lorsqu'il arriva, il dévoila le visage du prophète et embrassa le front de son défunt ami, le fils d'Abdallâh en lui disant :

بِأَبِي أَنْتَ وَأُمِّي طِبْتَ حَيًّا وَمَيِّتًا وَالَّذِي نَفْسِي بِيَدِهِ لَا يُذِيقُكَ اللَّهُ الْمَوْتَتَيْنِ أَبَدًا

« "Que je sacrifie pour toi père et mère!" Saches que tu es doux et magnanime de ton vivant comme de ta mort. Et par celui qui détient mon âme entre sa main je le jure, tu ne mourras jamais deux fois »

Ensuite, il sortit en public, gravit le minbar, exhorta l'assistant et à propos de la mort du prophète (SAS), déclara :

أَلاَ مَنْ كَانَ يَعْبُدُ مُحَمَّدًا فَإِنَّ مُحَمَّدًا قَدْ مَاتَ وَمَنْ كَانَ يَعْبُدُ اللهَ فَإِنَّ اللهَ حَيٌّ لاَ يَمُوتُ وَقَالَ تَعَالَى: إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ وَقَالَ  وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ

Pour celui d'entre vous qui adorait Muhammad, Muhammad est mort et pour celui d'entre vous qui adorait Allah, Allah est vivant et immortel !

Allâh dit : « En vérité tu mourras et ils mourront eux aussi. » Coran 39 :30

Il dit encore : « Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez- vous sur vos talons? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants. » Coran 3 :144.

Le trouble des musulmans s'apaisa, à tel point que 'Umar s'écria : « c'est comme si je n'avais jamais entendu ce verset avant ce jour ! »

Les Ançâr qui occupaient un rang élevé dans l'islam, crurent à la possibilité que l'un des leurs soit investi du Khalifat. Après s'être concerté à Saqîfa, ils mirent à leur tête Sa'd Ibn 'Ubâdat et le reconnurent en disant :

مِنَّا أَمِيرٌ وَمِنْكُمْ أَمِيرٌ

« Un chef de chez nous, un chef de chez vous » (par alternance).

Abu Bakr et 'Umar se rendirent auprès d'eux. 'Umar se disait en route : mon unique prétention est de communiquer aux gens de Saqîfa mes paroles si merveilleusement conçues et je crains fort qu'Abû Bakr ne soit à la hauteur pour s'adresser à eux avec l'éloquence requise.
Puis Abû Bakr dit en toute éloquence :

نَحْنُ الْأُمَرَاءُ وَأَنْتُمْ الْوُزَرَاءُ

« Les Imâms seront de nous les Quraych, et les vizirs (ministres) de vous, les Ançâr. »

Hubâb n'était pas de cet avis et opposa à Abû Bakr cette prétention : « un imâm de chez nous et un imâm de chez vous ». Mais finalement Abu Bakr réussit à convaincre les Ançâr d'une façon décisive par la nécessité que l'imâmat doit revenir aux Quraychites et non à eux, ni à tous les autres membres de la communauté. Alors ils lui répondirent : « Ô successeur de l'envoyé d'Allah pour nous diriger à la prière ! Choisis pour nous avec ta justesse de jugement celui qui convient pour ce commandement, pour que nous lui fassions acte d'allégeance ! ». Il avait alors indiqué le choix entre l'un des hommes Abû Ubaydah et 'Umar. Ce dernier refusant cette charge, dit à Abû Bakr :
« C'est plutôt à toi que nous ferons serment d'allégeance car tu es notre maître, le plus excellent d'entre nous (le plus élevé en dignité) et l'ami préféré de l'Envoyé d'Allah ».
Partant, 'Umar lui serra la main et lui fit acte d'allégeance. Les compagnons le suivirent dans son acte, donnant ainsi leur préférence à Abu Bakr et l'élirent à la direction de la communauté.

La légitimité de son califat est bien attestée par la Tradition :

عَنْ مُحَمَّدِ بْنِ جُبَيْرِ بْنِ مُطْعِمٍ عَنْ أَبِيهِ قَالَ أَتَتْ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ امْرَأَةٌ فَكَلَّمَتْهُ فِي شَيْءٍ فَأَمَرَهَا أَنْ تَرْجِعَ إِلَيْهِ قَالَتْ يَا رَسُولَ اللَّهِ أَرَأَيْتَ إِنْ جِئْتُ وَلَمْ أَجِدْكَ كَأَنَّهَا تُرِيدُ الْمَوْتَ قَالَ إِنْ لَمْ تَجِدِينِي فَأْتِي أَبَا بَكْرٍ.رَوَاهُ مُسْلِمْ

Muhammad Ibn Jubayr Ibn Mut'im rapporte d'après son père, qu'une femme étant venue interroger le Prophète (sas) sur quelque chose, celui-ci (après lui avoir donné ses instructions) lui enjoignit de revenir plus tard. - " Envoyé d'Allâh, dit-elle, mais que devrai-je faire, si je viens et que je ne te trouve pas ?". - c'est comme si elle faisait allusion à la mort du Prophète, selon Jubayr. "Si tu ne me trouves pas, répondit-il, adresse-toi à Abû Bakr ". Rapporté par Muslim

Sa Politique

Après la mort du Prophète (sas), Abû Bakr se voit hériter en 632, du titre de calife et l'Islam lui doit son triomphe sur le mouvement général d'apostasie qui faillit l'anéantir. Il réprime les révoltes de tribus de Hedjaz et Nejd, la première rejetant l'islam et la seconde refusant de payer la zakat. Il rencontre de fortes oppositions de toute part mais les surmonte. La plus sérieuse opposition venant de Musaylima vaincu par Khalid ibn al-Walid à la bataille d'Al-Yamâmah.

Après cette bataille d'Al-Yamâmah contre Musaylima, au cours de laquelle près de 1200 musulmans dont 39 grands Compagnons et 70 maîtres-récitateurs du Coran perdirent la vie, `Umar incita Abû Bakr à envisager la préservation des versets révélés. C'est à Zayd ibn Thâbit qu'échut la tâche de compiler l'ensemble des versets en un seul livre. Ce livre, quand il fut achevé, fut gardé par Hafça, fille de 'Umar, et une des épouses du Prophète Muhammad (sas).

Quant à la suite des répressions, l'Arabie fut entièrement soumise, il a entraîné ses généraux à la conquête de l'étranger. L'Irak fut pris à la Perse par Khalid ibn al-Walid en une seule campagne lors de la bataille d'al-Qadisiyya et une autre expédition victorieuse fut effectuée en Syrie sous le règne de 'Umar.

Son Décès

Abû Bakr mourut le 23 août 634 à Médine. Peu avant sa mort, il fit de 'Umar son successeur après avoir consulté les compagnons proches et influents. Abû Bakr est enterré dans une chambre attenante à la Mosquée du Prophète, Masjid An-Nabawwî, à droite de la tombe du Prophète Muhammad (sas) et à gauche de celle de 'Umar Ibn Khattâb (ra).


Sources :
1- Recueil de Hadîth: At-Tâj al-Jâmi'u lil-Uçûl fî Ahâdîsir-Rasûl (Cheikh Mansûr 'Aliyyu Nâçif.)
2- La traduction française du Saint Coran par le CHEIK SI HAMZA BOUBAKEUR, Recteur de l'Institut musulman de la mosquée de Paris)
3- La profession de foi d'Ibn 'Arabî
4- Wikipédia, l'encyclopédie libre
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